photographiste

« Titan est le plus grand satellite de Saturne. Environ de la taille de Mars, son atmosphère a une forte pression à la surface. Cette atmosphère dense, principalement composée d'azote et de méthane, est soumise à l'action du rayonnement solaire - qui conduit à la transformation de la matière. Dans l'atmosphère de Titan, la chimie amorcée par les photons solaires provoque la formation de nouvelles molécules. C'est le seul corps du système solaire où l'on connaisse ce type de mécanisme. Cela conduit à la formation de molécules extrêmement grosses - jusqu'à plusieurs centaines d'atomes, qui correspondent à des matériaux comportant à la fois du carbone, de l'azote de l'hydrogène. Cela entraîne des fonctions chimiques très intéressantes pour tout ce qui est construction de matériaux dits prébiotiques - la chimie de formation de matériaux complexes -, avec des fonctions favorables à l'émergence, la formation et l'évolution de la vie.

La mission Cassini Huygens, envoyée vers Titan en 1997, est arrivée fin 2OO4. L'orbiteur Cassini s'est mis en orbite autour de Saturne, et a lâché la sonde Huygens en haut de l'atmosphère de Titan. On dispose d'une mesure de la traversée atmosphérique jusqu'au sol par Huygens, bardée d'instruments de type infrarouge et de spectrométrie de masse. Des scientifiques traitent ces données, d'autres modélisent les réactions chimiques qui ont lieu dans l'atmosphère de Titan. On est déjà capable de coder des milliers de réactions, mais c'est largement insuffisant. On observe autour de Titan un brouillard de petits grains solides en suspension, des composés organiques issus de ces réactions de l'atmosphère et dont la composition reste inconnue. Pour explorer cette chimie, nous avons une approche expérimentale en laboratoire. Exo-biologiste, je travaille avec des réacteurs dans lesquels on va faire de la simulation expérimentale des systèmes atmosphériques. »

Nathalie Carrasco
Maîtresse de conférences, Université de Versailles Saint-Quentin

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