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« Les glaces de l'Antarctique ou les glaciers tropicaux sont des outils fabuleux pour travailler sur le climat passé - sur des périodes qui peuvent recouvrir les derniers siècles ou même plusieurs milliers d'années. Regarder le climat dans le passé, c'est comprendre la variabilité naturelle du climat et cela permet de dissocier la variabilité naturelle de notre climat aujourd'hui par rapport à celle induite par les activités humaines. On observe un changement climatique depuis 100 à 150 ans et nous prévoyons des variations particulièrement importantes en terme de pluies - que ce soit dans les régions tropicales, avec des saisons sèches plus marquées et des saisons de mousson très perturbées, ou bien sous nos latitudes avec des événements extrêmes plus fréquents, comme des pluies torrentielles et donc des inondations. Sous toutes les latitudes, nous aurons probablement plus de difficultés à nous adapter au changement de régime des pluies qu'au réchauffement.

Si vous commencez à « déranger » l'océan, son inertie lui donnera des temps de réponse entre un siècle et mille ans ! La montée du niveau de la mer est due à deux processus : au fait qu'une eau plus chaude prend plus de place qu'une eau froide - la dilatation thermique, et à la fonte des glaciers continentaux. Nous avons des difficultés à prévoir comment cette augmentation du niveau marin va se coupler avec l'évolution des pluies. Nous atteignons aujourd'hui des niveaux de gaz à effet de serre jamais connus dans l'histoire récente de la Terre. Notre politique se fait malheureusement à court terme. Mais il va pourtant falloir trouver une intersection entre l'échelle du court terme du politique et l'échelle du long terme du climatologue et de l'humanité. Le devenir des pays en développement est aussi un aspect sérieux à considérer. La planète survivra. La question est de savoir si son nouvel équilibre conviendra aux humains qui l'habitent. »

Françoise Vimeux
Climatologue, Institut de Recherche pour le Développement

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