photographiste

« Je me suis concentrée sur la modélisation des images médicales lors de ma thèse. Dans une population d'images, je capturais des formes communes, caractéristiques d'une population, et puis des déformations, elles aussi caractéristiques. Le cerveau d'une personne saine est très différent du cerveau de son voisin mais ils ont quand même des traits communs. C'est ce qu'on essayait de mettre en évidence en faisant une analyse statistique de ces formes. Aujourd'hui, on essaie d'intégrer aux modèles les différentes modalités d'acquisition des IRM de cerveaux - les différents types de matières, blanches ou grise, les réseaux de fibres, les activités fonctionnelles. Ces modèle vont devenir des outils qui nous permettrons de construire des atlas du cerveau - un atlas pour les populations saines, un atlas pour les populations à risque, un atlas pour les populations de malades. En les comparant nous espérons pouvoir améliorer les pronostics et diagnostics médicaux.

L'université John Hopkins de Baltimore est très réputée pour ses applications à la médecine. J'y ai fait un post doc à l'issue duquel j'ai intégré l'école Polytechnique en tant que professeure chargée de cours de mathématiques. Le laboratoire dans lequel je travaille rassemble un large spectre de mathématiciens appliqués : des analystes numériciens qui travaillent sur des équations, des probabilistes qui travaillent sur des problématiques d'écologie, des statisticiens, un gros groupe de mathématiciens financiers... Il faudrait revoir les enseignements très abstraits qui sont faits en collège et en lycée et montrer aux élèves que faire des mathématiques ou de la physique peut servir aussi à régler des problèmes de bouchons, de pollution, d'écologie, d'espèces en voie de disparition, à aider les médecins dans leurs diagnostics... Je pense que ça éveillerait davantage d'intérêt chez les jeunes ! Pour moi, le domaine médical est venu de manière très naturelle. »

Stéphanie Allassonnière
Professeure chargée de cours, École Polytechnique

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