photographiste

« Curieuse du monde qui m'entourait, l'astrophysique me semblait être la discipline où demeuraient les plus grands mystères. Par convention, les étoiles de plus de huit fois la masse du soleil sont dites étoiles massives. On ne sait pas très bien comment elles naissent, contrairement à celles de la masse du soleil qui se forment par un effondrement très lent de nuages de gaz et de poussières. Mon sujet de thèse porte sur l'origine de ces étoiles massives qui demandent la convergence d'énormes flots de matière pour se former, et donc des processus beaucoup plus dynamiques. A l'origine, les étoiles massives sont composées essentiellement de gaz très peu dense et de poussière - un peu comme des grains de sable - à la surface desquels ont lieu de nombreuses réactions chimiques. Des molécules plus complexes vont se former sur les grains et pouvoir s'en détacher au moment où l'étoile va naître, quand la matière va se mettre à chauffer.

J'observe des objets dont la lumière met 3 000 ans à nous parvenir. Pour cela j'utilise différents radiotélescopes comme l'interféromètre du plateau de Bure, composé de plusieurs antennes, et un télescope de 30 mètres de diamètre situé en Espagne. Après, commence un travail d'analyse sur les données, pour réussir à comprendre ce qui se passe, à l'aide de modélisation numérique. J'utilise des photos qui sont plutôt dans le domaine infrarouge et qui montrent, par exemple, l'émission lumineuse des grains de poussière. Cette lumière nous donne une information sur la quantité de matière contenue dans ces objets, et sur sa composition chimique. Les photos représentent un instant t de quelque chose qui est tout le temps en mouvement, donc il faut imaginer ce qui se passe dans la durée. Enfin, j'aime beaucoup vulgariser la science, pour cela je donne des cours dans le cadre de l'université du temps libre et j'écris des articles sur le site Rue 89. »

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